Qu'est-ce que la Qualité de l’air intérieur ?
Il n’y a pas de définition exacte de cette notion. Selon l’Observatoire de la Qualité de l’air intérieur (OQAI) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), la qualité de l’air intérieur se mesure via la quantité de polluants présents dans l’air et les effets que ces derniers peuvent avoir sur la santé. Le confort et le bien-être des occupants (gêne respiratoire ou non) sont également à évaluer. Enfin, les caractéristiques du bâtiment (logement ancien ou neuf), les activités et les comportements des habitants (tabagisme, bricolage, peinture...) entrent également en compte dans la mesure de la qualité de l’air intérieur.
Que faire pour améliorer l’air intérieur de votre logement ?
Identifier les sources de pollution
Sans le savoir, de nombreux meubles, objets, matériaux ou substances que vous pensez sans effets peuvent être à l’origine de pollution chez vous. Afin de mieux les connaître, voici une liste des éléments polluants les plus couramment présents dans un logement :
- Les matériaux de construction, les produits et objets de décoration
Les matériaux de construction tels que le bois, le béton, le plâtre, les enduits et les matériaux d’isolation sont sources de fibres, de poussières et de composés organiques volatiles (COV). Ces derniers comprennent le formaldéhyde, les solvants, les hydrocarbures, etc. Ils se dégagent des bâtiments neufs ou dont la rénovation est récente.
Les produits de décoration comme les revêtements de sol en PVC, linoléum, parquet et moquette, les peintures, papiers peints, faux-plafonds représentent également des sources de COV. Les éléments de mobilier neufs en bois massif traité ou vernis, en plastique et en bois aggloméré émettent eux aussi des polluants.
- Les produits ménagers et produits d’entretien
Les produits de nettoyages utilisés chez soi (mais aussi en milieu professionnel), que ce soit pour nettoyer votre évier, récurer la salle de bain ou laver le sol, contiennent de nombreuses substances avérées dangereuses pour la santé, voire même cancérigènes. L’eau de javel en fait partie ! Les COV, les tensio-actifs de synthèse, les phosphates, entre autres et les parfums de synthèse agressent l’organisme, polluent l’air intérieur de votre logement et l’environnement lorsqu’ils sont rejetés.
- L’encens et les parfums d’intérieurs
Alors que certains discours commerciaux ventent les mérites purifiants ou assainissants de sprays et autres désodorisants d’intérieur, tous ces produits présentent des risques pour la santé. En effet, qu’ils soient indiqués « 100% naturels » ou à base d’huiles essentielles, ils contiennent des COV irritants et allergènes, voire toxiques.
Autres faux-amis à éviter : l’encens et les bougies parfumées ! La combustion de l’encens est source de benzène (et dérivés), de toluène, d’acétaldéhyde et de formaldéhyde, entres autres substances nocives. Les bougies parfumées, moins chargées en particules que l’encens, révèlent néanmoins des taux de polluants élevés, comme le formaldéhyde.
Les produits de la famille des biocides doivent être utilisés avec précaution. Les composés chimiques des insecticides, pesticides pour vos plantes d’intérieur, produits anti-puces pour vos animaux domestiques sont dangereux pour votre santé. Enfin n’abusez pas des sprays insecticides !
L’air provenant de l’extérieur ou certains gaz présent naturellement dans le sol, comme le radon, sont des sources de pollution de l’air intérieur. Les sols portant encore des traces de pollution industrielle passée ou actuelle peuvent eux aussi détériorer la qualité de l’air intérieur.
- Les activités des occupants
Et oui ! Vous pouvez également être à l’origine d’une forme de pollution intérieure, lorsque vous utilisez des produits de nettoyage, ou que vous bricolez et en particulier si vous êtes fumeur. En effet, la fumée de cigarette contient près de 4 000 composés chimiques, parmi lesquels au moins 50 sont cancérigènes.
- L’humidité et les moisissures
Certaines activités génèrent beaucoup plus d’humidité que d’autres : on pense évidemment à la cuisine et plus particulièrement à la toilette ! Lorsque vous prenez une douche bien chaude ou un bain, une quantité importante de vapeur d’eau se dégage. Si votre salle de bain possède une fenêtre, aérez généreusement une fois que vous avez terminé. Cela évitera la stagnation de l’humidité et la formation éventuelle de moisissures qui représentent une forme de polluants intérieurs !
Les risques pour la santé Toutes substances représentent un risque plus ou moins élevé pour la santé. Tout dépend des conditions d’exposition, de l’utilisation qui en est faite et de l’état de santé général de la personne. Les personnes les plus fragiles (femmes enceintes, enfants, personnes âgés, personnes souffrant de maladies respiratoires et cardiovasculaires) sont les plus exposées. A différents niveaux, les COV et autres polluants peuvent provoquer une irritation des yeux, des vertiges, des allergies, des difficultés respiratoires, de l’asthme, jusqu’à déclarer des cancers dans les cas les plus extrêmes. |
Maintenant que vous avez identifié les sources de pollution chez vous, il existe des mesures simples à mettre en place pour éviter la pollution intérieure.
Limiter l’utilisation de produits nocifs
Pour améliorer la qualité de l’air dans votre logement, rien de plus simple ! Il suffit de limiter l’usage de produits sources de pollution, voire même de les supprimer et de suivre quelques bonnes pratiques en cas d’utilisation :
- Respectez les dosages et les consignes d’utilisation des produits d’entretien
- Évitez au maximum de faire brûler de l’encens et des bougies parfumées et aérer après leur utilisation ponctuelle
- Limitez l’utilisation de désodorisants et de sprays assainissants
- Ne fumez pas à l’intérieur
Notre meilleur conseil ? Changez vos habitudes de consommation en termes de produits d’entretien et de parfums d’intérieur. De nombreux produits naturels comme le bicarbonate de soude ou le vinaigre blanc sont de très bons agents nettoyants. Associés à une bonne dose d’huile de coude et votre intérieur sera sain, propre et sans composés nocifs dans l’air !
Suivez l'étiquette !
Vous souhaitez faire de petits travaux de rénovation ou de décoration chez vous ? Au moment de l’achat de peinture, enduit ou revêtement de sol, repérez l’étiquette relative aux émissions de polluants volatils, obligatoire depuis le 1er janvier 2013 sur tous les produits de construction et décoration. Et pour vous assurer de choisir les produits les moins nocifs, tournez-vous vers ceux notés A+ !
Aérer et ventiler correctement son logement
Aérer quotidiennement
Cette étape simple est essentielle pour améliorer la qualité de l’air intérieur d’un logement. En aérant au minimum dix minutes par jour, en hiver, comme en été, le renouvellement de l’air est assuré et permet ainsi de réduire la présence de polluants dans l’air. Cela évitera également la formation d’humidité et éventuellement de moisissures, éléments pouvant être néfastes pour votre santé.
Ventiler efficacement
Contrairement à l’aération, la ventilation désigne une circulation constante de l’air. Elle peut être naturelle, l’air circule par des bouches d’aération en bas des murs et en haut des fenêtres. La plus efficace, recommandée pour conserver un air sain dans votre maison ou votre appartement, est la ventilation mécanique contrôlée (VMC). L’air vicié est expulsé à l’extérieur et l’air pur est injecté à l’intérieur grâce à une ventilation électrique installée dans les murs. Si votre logement est déjà équipé d’une VMC, pensez à la nettoyer régulièrement pour assurer son bon fonctionnement. Enfin, si vous souhaitez installer une VMC chez vous, adressez-vous à un professionnel.